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Activités

Bilinguisme en Alsace


Voyage d'étude de la députation francophone sur le thème du bilinguisme 


La députation francophone à la découverte du bilinguisme alsacien

Pendant deux jours, les 24 et 25 avril, la députation du Jura bernois et de Bienne romande au Grand Conseil s’est rendue à Strasbourg à la découverte du bilinguisme pratiqué en Alsace. Un programme organisé et accompagné par le Forum du bilinguisme.


Voyage d'étude de la députation francophone sur le thème du bilinguisme

Une fois par législature, il est de coutume que la députation francophone du Grand Conseil parte en voyage d’étude. A cette occasion la présidente de la députation, Annelise Vaucher, a demandé au Forum du bilinguisme de mettre sur pied une telle course d’école studieuse.

Sitôt arrivés dans la capitale européenne, les 13 députés présents se sont rendus au Conseil de l’Europe, la plus ancienne organisation européenne, qui compte à ce jour 47 États membres - dont la Suisse - et fête cette année ses 60 ans d’existence. Une représentante des Divisions linguistiques, Philia Thalgott, a présenté les politiques linguistiques du Conseil de l’Europe et les questions de plurilinguisme dans cette organisation, qui compte 42 langues officielles et utilise cinq langues (français, allemand, anglais, italien et russe) dans le cadre des discussions dans l’hémicycle.

 
La députation au Conseil de l'Europe

Langue régionale et bilinguisme scolaire
Le deuxième rendez-vous de l’après-midi a eu lieu dans la Maison de la Région Alsace, où les députés ont été reçus par Paul Higi, représentant du Conseil régional d’Alsace. Devant les parlementaires bernois, Paul Higi a fait un tour d’horizon de la politique régionale des langues vivantes et du bilinguisme mis en œuvre dans le cadre d’une convention avec l’Education nationale. Il a notamment évoqué les 79 langues régionales utilisées par 10 millions de Français. Le cas de l’alsacien est singulier, puisque la langue régionale ouvre sur le Rhin et sur la Suisse et concerne ainsi les 60,5% de travailleurs frontaliers. A l’heure actuelle, 10% de la population scolaire (45 collèges, soit 19'000 enfants de 3 à 11 ans) suit un système d’enseignement bilingue constitué de 12 heures dispensées en français et 12 heures en allemand, dont quelques plages en alsacien. Quelque 12 lycées proposent par ailleurs une maturité bilingue. Si la situation est différente de celle qui prévaut dans le canton de Berne, on peut toutefois tirer deux parallèles au moins : la demande sociale est forte pour cette formation paritaire, mais la formation des enseignants pose problème dans le système actuel de l’Education nationale.


Annelise vaucher et Paul Higi

Paul Higi a également parlé des activités de l’Office pour la langue et la culture d’Alsace, une association mise en place par le Conseil régional et qui s’occupe du parascolaire et de la transmission de la langue, notamment du dialecte alsacien.

Le lendemain, rendez-vous était pris avec l’association Culture et bilinguisme d’Alsace et de Moselle, dont le président, François Schaffner, a évoqué les activités déployées pour les 1,8 millions d’habitants de la région. Il a rappelé que les dialectes y sont parlés depuis plus de 15 siècles et que l’allemand standard y est régulièrement utilisé, en marge de la langue nationale et indépendamment des aléas de l’histoire.


François Schaffner

Après avoir souligné que cet été, 19 classes bilingues viendront compléter les classes existantes, François Schaffner a expliqué que ces classes étaient considérées dans la région comme facteur d’intégration pour les enfants venus d’horizons divers et non pas comme système destiné à une élite.

Deux jours de découverte des avantages et inconvénients de l’usage du bi- ou plurilinguisme en Alsace auront assurément donné aux députés présents une nouvelle vision du bilinguisme tel qu’il est vécu dans le canton de Berne.